Je suis encore amoureuse de mon ex, enfin je crois !

Je suis encore amoureuse de mon ex La vie amoureuse est souvent semée d’embuche et il existe de multiples éléments susceptibles de venir la perturber. Souvent c’est la vie professionnelle qui influe sur la relation, mais la famille a également un rôle dans de nombreuses ruptures. Mais le fait d’avoir un choc émotionnel et notamment lorsque l’on perd une personne proche que ce soit un parent, un frère ou une sœur ou même un ami, cela peut avoir des répercussions sur la vie amoureuse. Mais lorsque cet évènement tragique survient juste après une séparation forcément il va y avoir un impact sur les mois, parfois même les années, qui vont suivre avec une dépression amoureuse qui peut tout bouleverser.

C’est justement ce qui est arrivé à Tania* qui quelques mois après avoir rompu avec le père de son fils a perdu son père. Son mal être a eu un impact sur sa vie de femme et du coup elle se pose désormais de multiples questions sur son futur sentimental, et notamment elle se dit « je suis encore amoureuse de mon ex » ou c’est en tout cas ce qu’elle croit. Je vous laisse découvrir son récit ainsi que mon analyse.

J’ai l’impression que je suis encore amoureuse de mon ex

Bonjour,
J’ai toujours eu beaucoup de mal à m’exprimer malheureusement, mais j’ai l’impression d’être au bon endroit pour au moins expliquer ma situation à défaut de trouver des réponses.

J’ai eu une année très difficile. Après des mois, voire des années, à essayer de maintenir mon mariage, j’ai quitté mon mari Thierry* en septembre 2014. Ce dernier a vaguement essayé d’arranger les choses avant que je parte, puis une fois que j’avais pris mon appartement, il m’a demandé 3 fois de divorcer avant que j’accepte. J’avais besoin de prendre du recul sur un cercle familial trop influent et présent à mon goût. Je ne savais plus où j’en étais, je me sentais seule autant sur le plan psychologique que physique malgré que l’on vivait ensemble et je ne savais pas si je l’aimais encore. Mais je n’avais pas imaginé divorcer à ce moment-là.

A peine j’avais donné mon accord, il a pris rendez-vous chez une avocate où tout s’est fait rapidement (octobre) même sur la garde de notre fils où j’ai cédé pour une garde alternée. Pendant cette période, mon père venait d’apprendre qu’il avait un cancer et devait se faire amputer d’une partie d’un pied d’où ma conciliation sur le divorce et certaines modalités. Au vu du comportement de mon ex à vouloir expressément divorcer sans prendre en compte mon inquiétude pour mon père et en m’accusant, sans fondement, de le tromper avec un de mes collègues, je me suis rapproché de la seule personne à me comprendre à ce moment, mon collègue.

Mon collègue, Christophe, vivait à la même période une rupture douloureuse et difficile. Il s’est parfois réfugié chez moi car son ex l’enfermait dehors ou le tapait ou faisait des « tentatives de suicide »… mais sans qu’il se passe quelque chose (heureusement d’ailleurs !). On était présent pour s’écouter et s’aider à surmonter ces épreuves. Jusqu’au jour (très rapidement) où j’ai compris que mon ex ne changerait pas et surtout, qu’il n’avait ni confiance en moi, ni aucune compréhension sur les raisons de mon départ ou sur mon inquiétude pour mon père et surtout qu’il était décidé à divorcer.

Je me suis donc mise en couple avec Christophe. Un homme adorable, extrêmement gentil et terriblement patient. Je ne l’ai pas caché à mon ex pour ne pas qu’il pense que je le prenais pour un idiot. Il l’a très mal pris, mais faisait comme si tout allait bien. Christophe ayant beaucoup de problème avec son ex qui ne voulait pas quitter le logement (dont il est propriétaire), je lui ai proposé de dormir chez moi quand mon fils était chez son père pour le dépanner pensant que ça ne durerait pas.

Entre temps, mon père fut hospitalisé en urgence fin novembre (il avait été amputé début novembre). Personne ne m’avait prévenu, mais j’avais compris qu’il y avait un problème car je n’avais pas de nouvelles de lui. Quand je l’ai eu au téléphone, J’ai compris que je devais faire très rapidement la route. Comme j’étais incapable de conduire, Christophe m’a emmené. J’habite en Alsace et mon père venait de repartir en Normandie. Christophe est donc resté la semaine avec moi. En arrivant, on m’annonçait que mon père avait un cancer généralisé et qu’il lui restait peu de temps. Dans l’émoi général, j’ai décidé d’organiser un dernier Noël avec mon père et mon frère (l’enfant « prodige » revenu après 4 ans d’absence, 1 semaine plus tôt). Donc nouvelles tensions avec mon ex qui voyait uniquement le fait que Christophe passait Noël avec notre fils et ma famille en le délaissant pour l’occasion. Chose que j’aurais pu comprendre si la situation de mon père n’avait pas été aussi dramatique.

Finalement, j’ai accompagné mon père dans ces derniers instants le 11 décembre. On aurait pu annuler Noël, mais mon père fut incinéré le 23 décembre. Christophe m’a donc accompagné pour l’enterrement et Noël. Il a rencontré ma famille. Il a été d’un grand soutien bien que je l’avoue, j’aurais préféré ne pas passer Noël avec lui à la base et encore moins qu’il rencontre ma famille aussi vite et dans des moments aussi importants. Mon ex fut très désagréable. Il semblait vouloir une place et une importance que j’étais incapable de lui donner et que j’étais incapable de donner à qui que ce soit.

Sur le chemin de mon retour en Alsace avec mon nouveau compagnon, son ex, avec qui rien n’était réglé, a pris un malin plaisir à me dire entre autre que Christophe était stérile. Une discussion s’est donc imposée avec lui. Bien que je ne souhaitais pas d’enfant dans l’immédiat, il me semblait évident qu’une mise au point était nécessaire et il me confirmait, en effet, ce qu’elle m’avait dit. On prit alors la décision que j’arrêtais la pilule et qu’il passerait des examens pour voir s’il y avait eu des évolutions depuis son dernier examen.

En janvier, j’ai commencé à voir un psychologue qui ne m’a absolument pas aidé. Je pris la décision de me reprendre seule en main et fin janvier, début février, j’avais décidé de prendre de la distance avec Christophe qui était à présent à temps plein chez moi. J’avais eu besoin de quelqu’un à mes côtés pour surmonter le décès de mon père et je le remercie d’avoir été cette personne, mais à présent, j’avais besoin de souffler et de prendre de la distance. Il venait de récupérer son appartement. Je lui ai donc demandé de retourner un peu chez lui. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que j’aimais encore mon ex.

Mais la distance avec lui n’a pas duré. Fin février, je comprenais, le jour du décès de ma cousine, que j’étais enceinte. J’ai très mal pris la nouvelle. J’étais décidée à avorter, car ce n’était pas le moment et pourtant je voulais un second enfant (j’en avais demandé un à mon ex quelques mois plus tôt qui avait refusé). Christophe n’était, bien sûr, pas d’accord (10 ans qu’il attendait ça). J’ai éprouvé le besoin d’en parler à mon ex. Je pensais qu’il l’aurait mal pris mais pas du tout. Il se proposa de devenir parrain et j’eu quelques informations qui me chamboula complètement. Il avait des plans cul et côtoyait une personne avec qui il aimerait être. Nos relations devinrent tendues mais gérables. Je restais avec Christophe. Nous avons trouvé une maison plus grande pour l’arrivée du bébé. J’avais officiellement pris la décision de garder cet enfant, mais officieusement, je n’écartais pas la possibilité d’avorter encore. Je me suis dit que même si je suis encore amoureuse de mon ex, je dois avancer.

En avril, la date limite d’avortement arrivait à peu près en même temps que la date du jugement du divorce avec mon ex. Beaucoup de questions se sont posées. J’ai ressenti le besoin de dire tout ce que j’avais sur le cœur à mon ex. Pourquoi j’étais partie et ce que je lui reprochais. J’attendais quelque chose de lui. Des excuses ou qu’il essaie de me récupérer, je ne sais pas vraiment. Il a essayé de s’excuser mais ça ne m’a pas calmé. Je ne suis pas allée à l’audience pour le divorce. C’était impossible pour moi. Ce matin-là, j’ai pleuré 4 heures dans mon bain. L’après-midi, la sage-femme m’indiquait à quel nombre de semaines de grossesse j’étais. Au nombre qu’elle me donna, je compris que je ne pouvais plus avorter. Quand j’ai vu le bébé et que j’entendis battre son cœur, je compris que, quoi qu’il arriverai, j’allais aimer ce bébé.

Ma vision fût plus douce quelques temps. J’allais avoir un enfant avec Christophe qui était adorable. Mon ainé appréciait beaucoup ce dernier et l’idée d’avoir un petit frère. Et nous allions avoir une plus grande maison. Seules ombre au tableau j’étais toujours amoureuse de mon ex et les tensions avec lui s’amplifiaient. On en est venu à se menacer : moi de demander la garde complète pour le bien de notre fils, lui aussi pour insécurité à cause de l’ex à Christophe… Fin mai, on a fini par aller voir une psychologue pour notre fils qui nous a affirmé que celui-ci allait très bien mais que mon ex et moi avions de gros soucis de communication et aucune confiance l’un en l’autre. Ça nous a fait pas mal réfléchir. On a fait de gros efforts et on a réussi à apaiser les tensions.

J’avais des coups durs depuis plusieurs mois qui ont pu se caractériser par de la colère et parfois de la violence envers Christophe. Depuis notre prise de conscience à mon ex et moi, j’en ai moins, mais je pleure tous les jours. Pour mon père qui me manque, mais aussi pour mon ex que j’aime encore et j’en veux à Christophe pour ne pas m’avoir vraiment laissé le choix.

Mon père était mon meilleur ami, mon confident. Il me manque terriblement surtout en ce moment pour remonter la pente et faire face à toutes les situations. J’aurais bien besoin de lui, au moins pour parler de tout ça, car je ne sais pas à qui parler depuis son départ.

Mon compagnon actuel est adorable mais il ne m’a pas laissé le temps de respirer, de réfléchir et de prendre mon temps. L’arrivée du bébé m’oblige encore à rester avec lui sans réellement avoir eu à y réfléchir. Je lui en veux et pourtant, je tiens à lui. Mon ex aussi me manque bien que ce que je me rappelle de nos derniers moments étaient triste, dur, sans amour apparent en tous cas et ennuyeux. Aujourd’hui, il fait tout ce que je lui avais demandé, mais sans moi. Il dit être seul mais part en week-end avec une nouvelle amie avec qui il dort dans le même lit !?!?! Il fait la fête chaque fois qu’il n’a pas le petit et même quand il est là alors qu’il ne voulait plus sortir avant…

Un soir, il nous a invités pour une soirée tranquille chez lui avec ses nouveaux amis et nos anciens amis. Nous avons acceptés d’y aller pensant que s’il faisait un effort, on devait aussi en faire un. Il m’a évité toute la soirée alors que 2 jours avant on était complice. Christophe* en a été d’ailleurs un peu jaloux. J’ai senti la plupart des personnes gênées. Ils ont été polis, mais à leur intérêt pour nos personnes montraient qu’ils savaient déjà tout sur nous. On sentait qu’on n’avait rien à faire là. Son « amie » était là. Ils étaient tout le temps ensemble. Ils ne se sont pas touchés ou embrassés ou dit des mots tendres. En tout cas pas devant nous, mais elle connait la maison mieux que lui. Il a joué les bouts en train comme à son habitude mais lui parlait doucement et gentiment comme dans un couple par moment. Ils se lançaient des regards qui ne trompent personne. Pas une fois il n’est venu nous parler alors que nous étions ses invités. Surtout que 2 jours avant il était chez nous. Il nous a invités à manger des pizzas et même Christophe était jaloux de notre complicité. Sa nouvelle copine Delphine* a pris ma place alors que je l’aime encore, mais on n’a pas l’honnêteté de me le dire franchement. Elle s’est occupée de mon fils comme quelqu’un qui a l’habitude de le faire sans penser que j’étais là.

J’aimerais arrêter de pleurer. Pourquoi suis-je si malheureuse et pourquoi maintenant ? Je partage plus avec Christophe aujourd’hui que je n’ai jamais partagé avec Thierry*. Je devrais être heureuse et ce n’est pas le cas. Je suis complètement perdue. Qui j’aime ? Quel mal je risque encore de faire ? Qui va encore souffrir ? Et surtout, jusqu’à quand ? Rien ne me semble juste…

Après une rupture la relation pansement guette

Bonjour à Tania* ainsi qu’à toutes les personnes qui visitent mon site internet.

D’une manière générale juste après une rupture et même lorsque l’on est à l’origine de la décision, il y a un tel chamboulement que l’on cherche à se rassurer. La peur de ne plus jamais trouver personne qui nous correspondra ou de rester seul(e) est tellement vive que l’on adopte souvent un mauvais comportement. En effet, on décide de se lancer dans ce que j’appelle une relation pansement ou alors une relation tampon. Bien sûr on ne le fait pas avec le premier venu, c’est après avoir fait connaissance et après avoir partagé certains choses ou a minima avoir des valeurs en commun que l’on décide d’agir ainsi. Sur le moment on ne s’en rend pas compte car on est absorbé(e) par cette nouvelle histoire et le proverbe « tout nouveau tout beau n’a jamais aussi bien porté son nom ».

Mais c’est au bout de quelques mois que l’on commence à s’interroger en se demandant par exemple « est-ce que je suis encore amoureuse de mon ex ? », « suis-je vraiment heureuse dans cette histoire ? », « est-ce que la rupture était vraiment inévitable ? ». A partir du moment où l’on commence à se poser ce genre de questions c’est que l’on doute et il n’y a rien de pire car cela va avoir un impact direct sur la relation.

Mais l’histoire de Tania est loin d’être classique car il y a deux autres aspects qui sont susceptibles de rendre les choses encore plus explosives. C’est notamment la raison pour laquelle j’ai décidé de retenir son récit et de le faire partager à l’ensemble des visiteurs. En effet, il y a un aspect essentiel qui est évoqué, il s’agit du décès de son père de qui elle était très proche. Lorsqu’un drame familial s’ajoute à une séparation ou un divorce, bien souvent on n’est plus vraiment soi-même.

Du coup, Son nouveau compagnon l’a accompagnée durant cette épreuve et c’est ce qui a provoqué ce sentiment que les choses allaient un peu trop vite. Mais en plus de cela, Tania s’est retrouvée enceinte très tôt dans la relation car cette dernière pensait son nouveau partenaire stérile. De ce fait, l’impression d’aller trop vite qui était déjà importante s’est encore accentuée. Lorsqu’une histoire débute ainsi et qu’en plus le partenaire vit chez soi, cela provoque un étouffement légitime car on a le sentiment qu’une dépendance réciproque est en train de naitre. Pour certain c’est parfait mais pour d’autres c’est délicat à gérer.

En plus, la consultation avec ce psychologue a été un désastre après le décès mais je tiens tout de même à signaler qu’il faut plusieurs semaines voire même plusieurs mois pour remonter la pente après un décès. Par conséquent la seule personne présente était encore une fois ce nouveau compagnon Christophe. A force d’être omniprésent Tania s’est posé des questions sur ses sentiments. Et elle a vu son ex avait le même regard que celui d’il y a quelques années.

On apprend également quelque chose de très important, c’est en tout cas mon ressenti car j’ai l’impression que cet élément a eu un impact considérable pour cette situation. A mon sens, le fait d’évoquer la rupture était davantage un moyen de faire réagir le père de son fils car elle attendait une réaction de sa part. Il s’agissait donc plus d’un ultimatum à son ex qu’un véritable ras le bol. Et par rapport à cela, je me dois de nouveau de préciser ceci : IL NE FAUT JAMAIS UTILISER L’ULTIMATUM ! On comprend mieux pourquoi grâce au récit de cette jeune femme.

Pour répondre avec plus de précisions aux questions posées, il faut savoir que ce que l’on veut aujourd’hui sera différent de ce que l’on voudra dans un an. Il y a dans cette histoire plusieurs sentiments qui s’entremêlent comme l’amour, la jalousie par rapport à la nouvelle copine de son ex, le doute, une forme de ras le bol… Tout cela provoque un cocktail explosif et c’est la raison pour laquelle Tania se sent aussi mal.

Pendant une relation tampon il est normal de ressentir cela d’autant plus que tout est accentué par le contexte. Mon opinion serait donc la suivante : il faut laisser un peu de temps car tout est encore trop frais. Il faut prendre du temps pour soi et expliquer au nouveau partenaire que l’on a besoin d’avoir des moments à soi. Il y a une forme d’idéalisation de son ex qu’il faut cesser de nourrir car elle n’est pas conforme à la réalité. Petit à petit tout s’estompera mais il faut aussi parfois savoir couper les ponts ou au moins limité les contacts pour ne pas souffrir inutilement.

 

Amicalement

Alexandre Cormont,

Coach pour se reconstruire après un évènement tragique

* Pour préserver l’anonymat de la personne ayant rédigé ce témoignage, le prénom a été modifié.

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