La jalousie, la sensibilité, l’amour, la résilience, le manque, l’excitation, aujourd’hui, vous avez fait un constat : toutes ces émotions vous sont totalement inconnues. Sans même vous en rendre compte, vous avez vu vos capacités à ressentir des sentiments se réduire. Est-ce normal ? Cela signifie-t-il que vous ne ressentirez plus jamais d’émotions pour personne ? Dans cet article, je vous propose que nous analysions ensemble, en tant qu’expert en neurosciences, précisément les raisons qui expliquent cela et comment faire pour remédier à cette perte d’émotions.
Est-ce possible de ne plus ressentir d’émotions ?
Le rire, la joie, l’épanouissement, la satisfaction, ce sont des émotions qui permettent de profiter de la vie telle qu’elle devrait être.
Mais pour vous, la vie a un tout autre goût depuis que vous ne ressentez plus d’émotions quelles soient positives ou négatives.
Pour vous répondre, oui, il est tout à fait possible de vivre ce phénomène. Mais pour pouvoir y remédier, il faut d’abord en comprendre l’origine, parce qu’il y en a bien une.
Et celle-ci se trouve dans l’étude de la psychologie de votre cerveau et de vos expériences.
D’un point de vue psychologique, cette émoussement émotionnel peut se manifester de deux manières principales : l’anhédonie et l’apathie.
Anhédonie : L’Absence de Plaisir
Lorsque vous vivez avec l’anhédonie, il se peut que vous trouviez difficile de comprendre pourquoi les choses qui vous passionnaient auparavant semblent désormais dénuées de valeur.
Ce n’est pas simplement un manque d’intérêt ou de motivation ; c’est une véritable incapacité à ressentir physiquement le plaisir.
Les activités comme manger vos plats préférés, avoir des relations sexuelles et épanouissantes, écouter une chanson que vous aimiez, ou passer du temps avec des proches, ne suscitent plus les mêmes réactions émotionnelles qu’avant.
Anhédonie Sociale et Physique
L’anhédonie peut se manifester de deux façons principales : sociale et physique.
L’anhédonie sociale se réfère à un désintérêt pour les interactions sociales, ce qui peut inclure une indifférence aux autres personnes ou aux activités sociales.
D’autre part, l’anhédonie physique fait référence à une incapacité à éprouver du plaisir physique, comme les sensations agréables liées à l’alimentation, au toucher ou à des exercices physiques.
Vous avez peut-être sûrement déjà entendu parler de l’alexithymie, c’est une forme différente de rapport avec les émotions.
Ici, il ne s’agit pas de ne pas ressentir d’émotion, mais surtout de ne pas parvenir à les identifier.
Bien que distinctes, ces deux conditions peuvent se chevaucher, surtout dans le contexte de troubles psychologiques complexes.
Par exemple, une personne souffrant de dépression majeure pourrait expérimenter à la fois l’anhédonie (ne plus trouver de plaisir dans ses activités préférées) et des traits d’alexithymie (difficultés à exprimer ce qu’elle ressent à propos de cette perte d’intérêt).
Un mécanisme du cerveau bloquant
L’anhédonie est le résultat d’une perturbation des mécanismes de récompense du cerveau.
Les neurotransmetteurs comme la dopamine, qui jouent un rôle crucial dans la sensation de plaisir et de motivation, ne fonctionnent pas de manière optimale, ce qui rend difficile la réception et la réponse aux signaux de plaisir.
Ici, votre cerveau a mis en place un système de défense qui permet de ne plus souffrir en évitant les émotions trop fortes.
De cette façon, vous pouvez ainsi continuer de vivre en société en étant armé et protéger de toute blessure.
Apathie : L’Indifférence Émotionnelle
À côté de l’anhédonie, l’apathie décrit un état d’indifférence, où l’élan pour entreprendre des actions, même quotidiennes, est réduit.
Contrairement à l’anhédonie, qui affecte principalement la capacité de ressentir du plaisir, l’apathie diminue la motivation globale, affectant ainsi les émotions, mais aussi les comportements et les pensées.
Ce trouble est fréquemment observé dans des conditions neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, mais il peut également être le résultat d’une dépression profonde ou d’un traumatisme psychologique.
Pourquoi je ne ressens plus d’émotions ou de sentiments ?
Psychologiquement, le fait de se dire « je ne ressens plus d’émotions » est souvent le produit d’une accumulation de stress ou d’un épisode de dépression non traité, où les émotions semblent s’effacer progressivement.
Médicalement, il peut résulter d’un déséquilibre chimique dans le cerveau, en particulier dans les systèmes de neurotransmission comme la sérotonine et la dopamine, cruciaux pour réguler nos humeurs et nos plaisirs.
On note principalement cinq causes psychologiques et médicales d’une perte d’émotions :
- Le stress chronique
- Un choc émotionnel
- La dépression
- Le burn out
- Les troubles neurologiques
- Les effets secondaires d’un médicament
Mais voyons ensemble plus en détails quels impacts ils peuvent avoir sur votre système de pensées.
Stress Chronique
Le stress chronique est comme une mer agitée qui ne se calme jamais, érodant lentement les rivages de votre bien-être émotionnel.
Lorsque le stress persiste sans relâche, il peut perturber l’équilibre hormonal et neurologique de votre corps, conduisant à une fatigue des récepteurs du plaisir dans votre cerveau.
Ce phénomène peut rendre les expériences plaisantes moins satisfaisantes, voire insipides, et vous laisser dans un état où les émotions positives sont amorties, voire absentes.
Choc émotionnel
Il arrive que, suite à un choc émotionnel ou un traumatisme, notre cerveau adopte des mécanismes de défense pour nous protéger. Ces mécanismes peuvent souvent mener à un blocage des émotions, un phénomène complexe mais compréhensible à travers le prisme de la psychologie.
Lorsque vous vivez un événement traumatisant, votre cerveau cherche à vous protéger.
Il le fait en activant ce qu’on appelle la réponse de « lutte ou fuite ». Si le traumatisme est intense ou prolongé, l’amygdale envoie des signaux de détresse au reste du cerveau.
En réponse, le cortex préfrontal – la partie du cerveau responsable de la rationalisation et de la gestion des émotions – peut altérer sa manière de fonctionner pour réduire l’impact émotionnel. C’est un peu comme baisser le volume d’une musique trop forte qui pourrait être perturbante.
Un autre mécanisme de défense que le cerveau peut adopter est la dissociation. La dissociation peut se manifester par une sensation de déconnexion de votre corps ou de vos émotions.
Cela peut donner l’impression d’être un observateur extérieur de votre propre vie, plutôt que d’en être un participant actif. Ce phénomène est une tentative de votre cerveau de vous éloigner émotionnellement de la douleur pour éviter de ressentir de l’angoisse.
Le cerveau peut également réagir en interférant avec la façon dont les souvenirs sont enregistrés. Dans certains cas, cela peut signifier que les détails d’un événement traumatisant sont flous ou même oubliés, ce qui est une forme de protection contre la douleur émotionnelle intense.
Dépression
La dépression peut être visualisée comme un voile sombre qui filtre toutes vos perceptions, teintant vos expériences et vos émotions de gris.
Ce trouble affecte profondément la manière dont les neurotransmetteurs, comme la sérotonine et la dopamine, fonctionnent dans votre cerveau.
Ces déséquilibres chimiques peuvent diminuer votre capacité à éprouver de la joie, de l’excitation ou du plaisir, laissant place à une indifférence qui peut sembler écrasante.
Burnout
Le burnout, souvent résultant d’un surmenage prolongé, peut se manifester par un épuisement émotionnel où même les activités autrefois sources de satisfaction ne procurent plus de sentiment de réussite ou de bonheur.
Imaginez que votre réservoir émotionnel, autrefois plein, est désormais vide, et les tentatives pour le remplir semblent vaines.
Cet état peut vous laisser vous sentir détaché et désintéressé, comme si vous étiez juste un spectateur dans votre propre vie.
Troubles Neurologiques
Les troubles neurologiques, tels que la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou les lésions cérébrales, peuvent affecter les régions du cerveau responsables de la régulation des émotions.
Ces conditions médicales peuvent altérer les circuits qui normalement vous aident à ressentir de la joie, de la tristesse, ou de l’excitation, conduisant à un état où les émotions semblent être filtrées ou atténuées.
Effets Secondaires de Médicaments
Certains médicaments, notamment les antidépresseurs, les antipsychotiques, et même certains traitements pour l’hypertension, peuvent avoir des effets secondaires qui incluent l’émoussement des émotions.
Ces médicaments peuvent interférer avec la manière dont votre cerveau traite les neurotransmetteurs ou affecter directement les zones du cerveau impliquées dans l’émotion, réduisant ainsi votre capacité à ressentir pleinement les émotions.
Perte d’émotions : Comment s’en sortir ?
Vous l’aurez compris, le fait de se dire « je ne ressens plus d’émotions » remonte à un blocage psychologique assez implanté dans l’inconscient.
Vous allez donc devoir passer par certaines étapes afin de remonter à l’origine de ce choc émotionnel pour ensuite parvenir à retrouver l’équilibre dans vos sentiments.
1. Prendre du recul
Prendre du recul est une étape cruciale pour comprendre ce que vous vivez. Cela signifie s’accorder du temps pour réfléchir à vos expériences sans jugement.
Créez un espace où vous pouvez vous sentir en sécurité pour explorer vos pensées et vos sentiments. L’objectif ici n’est pas de forcer les émotions à revenir, mais plutôt de reconnaître et d’accepter leur absence temporaire comme une partie de votre processus de guérison.
Pendant cette période, il est bénéfique de tenir un journal pour documenter vos pensées et émotions quotidiennes.
Écrire peut aider à mettre de l’ordre dans vos pensées et à découvrir des patterns ou des déclencheurs spécifiques qui pourraient vous affecter.
2. Faire un voyage dans le passé
Cette étape vous invite à revisiter vos souvenirs pour mieux comprendre les racines de votre émoussement émotionnel.
Ce « voyage » doit être fait avec soin, potentiellement avec l’aide d’un thérapeute si le processus éveille des émotions très douloureuses.
L’idée est de vous reconnecter avec des moments de votre vie où vous avez ressenti des émotions pleinement, pour mieux comprendre ce qui a changé depuis.
Des techniques de méditation peuvent être particulièrement efficaces pour traiter les traumatismes en vous aidant à retraiter les souvenirs douloureux de manière plus saine.
3. Se concentrer sur le présent
Le mindfulness, ou pleine conscience, est une pratique puissante pour ceux qui cherchent à se reconnecter avec leurs émotions.
Elle implique de vivre pleinement l’instant présent, d’observer sans jugement vos pensées et sensations.
La méditation peut être un outil précieux ici, aidant à calmer l’esprit et à augmenter votre conscience de l’instant, facilitant ainsi un espace pour que les émotions refassent surface naturellement.
Pratiquer la pleine conscience peut commencer simplement, par des exercices de respiration ou en se concentrant pleinement sur les activités quotidiennes comme manger ou marcher.
L’idée est de cultiver une présence à chaque moment, permettant ainsi à des émotions jusque-là inaccessibles de se manifester à nouveau
Je comprends que le chemin pour retrouver vos émotions peut sembler long et parfois décourageant. Cependant, chaque petit pas que vous faites est une avancée vers la reconnexion avec vous-même. Soyez patient et doux avec vous-même tout au long de ce voyage.
C’est d’ailleurs un voyage que l’on peut faire, car la meilleure aide que vous pourrez obtenir est avant tout celle qui s’applique à vos propres émotions et expériences.
Réservez une séance de coaching pour qu’ensemble, nous puisions au coeur de votre inconscient les plus belles émotions qui vous ont toujours manquées.
Votre coach lorsque je ne ressens plus d’émotions,
Alex Cormont